Etrangement, je cite souvent Opalka comme contre-exemple lorsque je parle de carrière artistique. Pensez : un homme qui s'enferme dans un processus de création artistique qui l'oblige à répéter le même geste toute sa vie sous peine de perdre toute crédibilité…
Mais puisque l'informatique est destinée à soulager de la pénibilité des tâches répétitives, permet la collaboration et l'intervention du spectateur, voilà que finalement Opalka, son travail, constituent une bonne base de réflexion.
Demander à la machine de générer des chiffres, performer la fameuse phrase de Duchamp "C'est le regardeur qui fait le tableau". Le regardeur donne une minute de son temps, l'ordinateur calcule de son mieux sous ses yeux, l'ensemble des regardeurs de tableaux font évoluer un comptage infini.
Pour commencer l'expérience, introduisez vos noms et prénoms. L'application va ensuite compter durant une minute, une minute de son temps machine et de votre temps humain. Ensuite, il vous sera proposé d'imprimer le résultat, nominatif sous forme d'un PDF. Vous aurez donné votre part à cette oeuvre collective dont vous pouvez garder un fragment unique.
Relay Opalka a été programmé par Stéphane Noël en 2008 pour l'appel à projet "Monochrome" sur site Incident.net, et réécrit en 2012. Les oeuvres produites par ses auteurs sont en licence Creative Commons CC-BY-ND.
Stéphane Noël, 2008 - 2012.